LivingOrgs 2018 : une histoire de pyramides…
Neuf intervenants de grande qualité, une quarantaine de participants motivés, beaucoup de questions, des ateliers productifs sur des cas concrets et des solutions précises, du soleil et l’ambiance à la fois studieuse et détendue d’une journée sous le signe de la bienveillance… Les ingrédients qui font la richesse de LivingOrgs étaient bien présents pour cette troisième édition.
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Premières impressions…
La troisième édition du LivingOrgs Day s’est employée, jeudi dernier, à ébranler les pyramides. Rassurons-nous : il ne s’agit pas des trésors architecturaux de l’Égypte ancienne mais des pyramides au sens managérial du terme. Et rassurons-nous encore plus : même ces pyramides ne sont pas totalement tombées. Intervenants et participants sont cependant convenus qu’il pourrait être bénéfique d’en émousser les angles, de les arrondir, d’y pratiquer des ouvertures, voire de les retourner. En résumé, de renoncer à leur caractère rigide et immuable.
Comme l’an dernier, nous avons proposé deux tables rondes, chacune suivie d’ateliers participatifs.
Entre la crise et le rêve
La première table ronde avait pour thème : « Les pyramides bousculées par les aspirations des collaborateurs » et a réuni trois dirigeants d’entreprises et un coach.
On a pu entendre Yannick Socquet, de Brioude Internet, expliquer comment son entreprise a réussi à embarquer ses collaborateurs à la faveur d’une crise ; Rolland Arnaud, repreneur en SCOP de la société Fontanille, parler de la nécessité de donner une vision et de « faire rêver » ; Arnaud Dufournier, dirigeant du groupe du même nom, insister sur la plus-value de l’humain, sur la bienveillance, le droit à l’erreur…
Enfin Denis Dolidon, coach professionnel en management, a résumé les invariants qu’il retrouve dans chaque transformation d’entreprise réussie : volonté du leader, co-construction d’une vision partagée, valeurs, organisation repensée, accompagnement dans la durée.
Mutations et paradoxes
Quant à la deuxième table ronde, elle était consacrée aux changements managériaux provoqués par le numérique. Nuno Dos Reis, directeur général de l’entreprise Deltamu, a témoigné de la façon dont l’implication de celle-ci dans les réseaux sociaux a favorisé l’engagement des collaborateurs. Éric Fernandez, dont l’agence Pyramis Consulting accompagne la transformation digitale des entreprises, a fait part de ses observations sur la modification des chaînes de décision, la diversité des modèles en fonction de l’histoire de chaque organisation et la nécessité d’un équilibre à trouver entre bienveillance et exigence.
Paola Cinelli, quant à elle, a raconté comment elle développe le réseau social interne de Michelin, à l’échelle mondiale, et les transformations que celui-ci engendre dans les relations hiérarchiques, l’entraide et la collaboration.
Enfin Alexandre Monnin, philosophe du web, a énuméré les paradoxes et défis de l’évolution en cours : gain et perte d’autonomie, manque de recul sur l’historicité du phénomène informatique, destruction et création de valeurs et d’emploi… Avec une question à la clef : comment le monde de l’entreprise peut s’organiser pour ne pas subir les normes imposées par les GAFA ?
Allumer l’étincelle
Nombreuses ont été les questions posées aux intervenants ou soumises aux débats en ateliers. Parmi ces dernières, citons par exemple, pour les propositions de sujet du matin : « Comment arriver à créer une équipe qui ‘‘a envie’’ ? » ; « Dans une très petite boîte, comment concilier responsabilisation des collaborateurs juniors et omniprésence des dirigeants ? » ; « Comment allumer l’étincelle de responsabilité dans l’œil du leader ? » ; « Comment réorganiser sans attendre d’être ‘‘au pied du mur’’ ? »…
Et pour l’après-midi : « Comment éviter l’asphyxie digitale ? » ; « Le numérique, est-ce vraiment : ‘‘On appuie sur le bouton et ça marche’’ ? » ; « Le paradoxe créativité/contrainte » ; « Le leader et l’information : doit-il tout transmettre dans un souci de transparence ? »…
Réussir au bord du gouffre
De beaux défis à relever pour les dirigeants, managers, salariés ou consultants qui ont apporté toute la richesse de leur diversité à cette journée de construction de solutions concrètes.
Ou, pour reprendre la conclusion énoncée par Gilles Flichy sous forme de paradoxe encore : « Nous avons la chance de nous trouver dans une situation dangereuse dont il faut savoir saisir l’opportunité. Nous sommes au bord de disparaître donc on va réussir. »
Texte et photos Marie-Pierre Demarty
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