Flore Petit, au cœur de l’innovation
Parce que la collaboration est au cœur de la méthode Babymoov, elles ont choisi d’intervenir en duo. Christelle Defarge est directrice Brand Building et Promotion et Flore Petit, directrice Innovation et Marketing Produit. Rencontre avec cette dernière, autour d’une démarche qui donne des résultats spectaculaires.
Quand Flore Petit est entrée chez Babymoov-Badabulle, d’abord comme stagiaire à l’issue de ses études de commerce, l’entreprise employait vingt-trois personnes. C’était il y a dix ans. Aujourd’hui, la double marque clermontoise de matériel de puériculture réunit cent quinze salariés et est présente dans le monde entier ou presque. La jeune assistante marketing a pris des responsabilités, jusqu’à diriger le marketing et le design des deux marques.
Aujourd’hui, le service qu’elle dirige s’appelle « Innovation et Marketing ». Parce qu’entretemps, il y a environ trois ans, il y a eu une sorte de déclic : « L’entreprise était en pleine croissance, savait se différencier. Nous avions déjà créé des réunions régulières avec des mamans et nous étions à l’écoute de leurs besoins. Pourtant, nous avions déposé trois brevets en quinze ans. Nous n’étions pas innovants. C’est l’un des trois directeurs-fondateurs, Laurent Windenberger, qui a voulu comprendre pourquoi. »
Il a alors pris l’initiative de faire venir un consultant pour examiner et corriger cette anomalie. « Notre directeur a cette capacité à prendre du recul et à se faire aider quand il en a besoin », poursuit Flore Petit. La suite est simple à comprendre : un diagnostic, la mise en marche d’une réorganisation, des options prises d’engager des démarches de travail collaboratif, au moins dans les bureaux où sont conçus les produits. Et des résultats. Aujourd’hui Babymoov dépose six ou sept brevets par an et ambitionne de devenir le numéro un sur plusieurs marchés où elle est présente.
Des sources d’inspiration
Le service de Flore Petit est au cœur de cette transformation : « Nos marketeurs, designers et ingénieurs travaillent ensemble, ce qui change radicalement la donne par rapport à une organisation classique où chaque métier travaille successivement et séparément sur un projet. Nous formons une équipe de passionnés et c’est important, car nous y mettons beaucoup d’énergie. »
La passion s’entretient aussi, par exemple grâce à la présence d’un leader convaincu : « Laurent est quelqu’un qui nous donne la vision. Il est ouvert à tout et adhère à nos idées les plus folles. Cela nous porte ! »
L’inspiration vient aussi de l’extérieur, comme cette initiative du « petit déjeuner des bonnes nouvelles » chaque lundi, chipée au fabricant de petits biscuits Michel et Augustin.
Parmi les idées lancées depuis cette mise en mouvement, on trouve aussi celle de filmer des mamans volontaires utilisant les produits, pour repérer les possibilités d’amélioration qu’elles-mêmes n’imaginent pas. Ou bien les marathons qui réunissent pendant une journée les experts internes, mais aussi des ostéopathes, menuisiers, parents ou toute personne pouvant apporter un point de vue, avec l’objectif d’aboutir dans ce délai restreint à un prototype, qu’un fonctionnement classique aurait mis des mois à élaborer.
La plus perceptible de ces bonnes idées, visible même quand on longe le site sur l’autoroute, c’est la création d’une crèche d’entreprise de trente places, ouverte aussi aux bébés de l’extérieur. « Bien sûr on ne peut pas tout y faire car l’organisme qui la gère tient avant tout, et c’est bien normal, à ne pas perturber la vie des enfants. Mais on peut assister à certains moments de vie, comme des repas, être en relation avec les parents, associer le personnel à des études ou à nos marathons », explique Flore Petit.
Engagée
Si Babymoov n’a pas choisi la voie de l’entreprise libérée dans son intégralité et a même redonné du poids à son comité de direction, il lui reste cependant des étapes à franchir. « Nous essayons de diffuser ces modes de travail dans les autres services mais c’est plus compliqué. Par ailleurs, nous revendiquons avoir l’esprit start-up, mais par exemple, en participant au Start-up Week-end l’an dernier, je me suis rendu compte que nous n’y étions pas complètement : sur les méthodes de partage, l’agilité, la rapidité de décision… »
Engagée, Flore Petit l’est aussi à titre personnel, puisque ses deux petits garçons sont inscrits à cette crèche. « Dans un sens, ça m’aide d’être maman, même si j’ai aussi travaillé ici quand je n’avais pas d’enfants. Mais il faut aussi savoir prendre du recul : toutes les mères ne vivent pas les choses de la même façon et il est nécessaire d’admettre qu’on ne sait pas tout. »
Elle l’est encore, avec ses collègues, dans ce beau film d’entreprise que l’on peut voir sur le site internet de Babymoov et qui témoigne, avec une sincérité manifeste, d’une équipe épanouie, volontaire, exprimant un vrai plaisir dans la complicité. Prenez une minute trente pour le regarder. Sur le thème du bonheur au travail, il vaut tous les discours !
Texte Marie-Pierre Demarty
Photo Guillaume Ramelet : De gauche à droite, Flore Petit et Christelle Defarge